Le carnaval de Venise, c’était un rêve de toujours… Enfant, j’étais fascinée par les photos de ces costumes féeriques et colorés dans ce décor d’un autre temps !!!

On partait tous les ans en février, quelque part dans le monde, au soleil de préférence et puis, une année, suite à une complication chirurgicale et alors qu’on devait partir aux Maldives, on m’a interdit de soleil !!!

On devait trouver une solution de remplacement au pied levé et l’occasion de participer au Carnaval de Venise s’est donc présentée… Mon compagnon n’était pas aussi emballé que moi et il a été carrément dubitatif quand je lui ai dit que je voulais le faire costumée (à Venise, on ne se déguise pas, on se costume!!!). Heureusement, il est d’un naturel plutôt ouvert à toutes les nouvelles expériences et je n’ai pas eu à batailler très longtemps pour le convaincre !!!

J’ai cherché partout sur le web en français et en anglais des témoignages de personnes l’ayant déjà fait pour avoir plus d’information sur le b.a.ba du costumé à Venise… sans succès !!! On a donc décidé de se lancer à l’aveugle dans l’aventure…

 

Etant navigante, le transport n’était pas un problème. Restaient les 2 gros points névralgiques: l’hébergement et les costumes!

Pas facile de trouver une chambre d’hôtel au dernier moment quand on apprend que tout est réservé jusqu’à 6 mois à l’avance pendant cette période. On est arrivé quand même à trouver de la place à l’hotel AI MORI D’ORIENTE avec une centrale de réservation.

Pour les costumes, c’était plus compliqué… J’ai fini par trouver sur le Bon Coin, un costume vénitien symbolisant la naissance du printemps. Pas tout à fait ce que je voulais et il était trop grand pour moi mais je n’avais pas trop les moyens de faire la difficile vu le peu de temps qu’il nous restait… Heureusement, une amie couturière arrivera à me le reprendre assez rapidement.
Pour mon compagnon, on a acheté les bases: pantalon, gilet, chapeau, chemise et chaussures en ligne chez un costumier  parisien: THEATR’HALL  et on a customisé le tout à la vénitienne avec des plumes, des dentelles, des fleurs et des perles !!!

 

Et nous voilà partis… Heureusement qu’on n’était pas limité en bagages parce qu’on s’est présentés à l’embarquement avec 1 grosse valise, un sac de voyage et 2 cartons parce qu’il en fallait de la place pour emporter les costumes et les chapeaux !!!

 

A l’arrivée à l’aéroport Marco Polo (sur le continent), on pouvait soit prendre un bateau-taxi (très cher)  pour nous emmener directement à l’hôtel, un bateau Alilaguna (l’embarcadère est à la sortie du terminal d’arrivée) ou un bus pour rejoindre l’île de Venise. On a choisi l’option du bus qui est la moins chère d’autant plus qu’il est compris dans le pass ACTV ( vaporetto et bus illimités pour 1,2,3 ou 7 jours ) que l’on peut acheter au guichet de l’office de tourisme à droite en sortant de la salle d’arrivée des bagages à l’aéroport ou en ligne et moins cher sur leur site

 

Sur Venise, il nous fallait donc encore prendre un vaporetto pour rejoindre notre hôtel dans le quartier du Cannaregio.
Aussi appelé le « Ghetto », c’est le berceau de la communauté juive de la cité.
Situé dans le nord de la ville, il est loin des quartiers touristiques mais réputé très agréable. C’est le seul quartier a être relié à la terre ferme par le Pont de la Liberté. On peut donc y aller directement en voiture, en bus ou en train (gare Santa Lucia). 

 

Quartier-de-Cannaregio (plan en pdf)

 

 

C’est vrai que le quartier est calme. L’hôtel est au bord d’un canal et on est plutôt agréablement surpris par sa qualité pour un hébergement de dernière minute. Il est décoré dans un style mauresque ponctué de masques (carnaval oblige !). La chambre est heureusement assez grande pour tous nos bagages et la literie est confortable. C’est plutôt un bon choix pendant cette période où tous les hôtels sont complets et leurs prix gonflés à l’hélium…

 

 

A peine installés, on se décide pour tenter une première sortie en costumes d’autant plus nécessaire qu’au déballage de nos bagages, on s’aperçoit qu’on a oublié de prendre le masque de mon compagnon !!! Il faut donc en trouver un autre au plus vite…
On a beau être loin de la place San Marco (le centre névralgique du Carnaval), on est vite repérés par les photographes amateurs ou non et comme il n’y a pas beaucoup de costumés dans le coin, ils nous tombent dessus comme « la misère sur le pauvre monde »! J’ai paniqué… J’ai vraiment eu la sensation que doit avoir une biche le jour de l’ouverture de la chasse !!!
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, un énorme attroupement s’est créé autour de nous. On était tiraillés, interpellés dans toutes les langues, mitraillés sous toutes les coutures par des dizaines d’appareils photo… C’était trop pour moi, je suis partie me cacher sous un pont dont mon compagnon, qui était beaucoup plus à l’aise, a eu du mal à me sortir…

 

 

Je suis rentrée à l’hôtel avec une impression plutôt mitigée de ce carnaval dont je rêvais tant.
J’avoue que je n’étais pas pressée de me re-costumer le lendemain mais je ne pouvais pas rester sur cette sensation et il fallait aller jusqu’à la place San Marco rencontrer les autres costumés. On aurait pu y aller à pied, ce qu’on fera plus tard dans le séjour et qui nous permettra de découvrir plein de petits quartiers peu touristiques et magnifiques, mais on préfère y aller en vaporetto sans s’arrêter en chemin malgré les innombrables demandes de photos et les insultes parce qu’on « ne jouait pas le jeu » !!!

L’ambiance est totalement différente sur la place, il y a tellement de costumés que ce n’est plus nous l’attraction, ouf…

 

 

Le contact entre nous est d’autant plus facile qu’il y a 70% de français sous les masques !!! On a tous un appareil photo dissimulé dans les manches de nos costumes et on prend volontiers la pause entre nous…

 

 

On en profite pour se renseigner sur « les règles du carnaval » et ainsi on apprend que:
– Les costumés ont la priorité sur les touristes dans les restaurants et cafés.
– Ils se saluent d’un signe de tête en costume vénitien et d’une révérence en costume historique quand ils se croisent.
– Il faut se prêter au jeu régulièrement en faisant des pauses pour que les photographes puissent prendre leurs clichés mais pas plus d’une  demi-heure !!!
– On se retrouve tous autour de 17h au CAFFE FLORIAN  qui nous est réservé.
– Les touristes doivent s’écarter pour laisser passer les costumés dans les rues les plus fréquentées.
– Pour pouvoir assister à ces grands bals fastueux dans d’authentiques palais vénitiens, il faut porter un costume historique 17 ou 18ème siècle et pas être masqué, ce qui exclut donc les costumes vénitiens.
– En règle générale, il est interdit d’entrer masqué dans de nombreux endroits dont le casino pour une raison de sûreté (encore renforcée  avec le plan vigipirate…)

 

Les pros du Carnaval (ceux qui viennent tous les ans depuis des années !!!…) nous apprennent également qu’il est mieux d’avoir au moins 2 costumes différents par personne ( costume historique + costume vénitien ou 2 costumes historiques de différentes époques) pour laisser « respirer les costumes »,  changer d’ambiance, pouvoir assister à différentes fêtes et bals… Certains apportent plus de 80 kgs de bagages et ils viennent donc en train. La plupart préfèrent louer un appartement pour la semaine, ce qui leur revient moins cher et ils ont plus de place pour stocker leurs costumes et s’habiller…

 

Les jours suivants, je me décontracte petit à petit. On visite Venise, BURANO… On retrouve d’autres costumés avec qui on a sympathisé tous les jours au CAFFE FLORIAN et passer les après-midis dans la chaleur de ce café fondé en 1720 qui est le plus ancien, célèbre et luxueux café de la place San Marco, entourés de costumés est vraiment un moment privilégié ( il fait tout de même un peu froid en février à Venise…) et magique…

 

 

On n’a pas encore quitté Venise qu’on sait déjà qu’on va y retourner l’année suivante mais cette fois-ci dans les règles de l’art, avec 2 costumes historiques chacun pour pouvoir participer aux bals même si je pense que ce sont  les costumes vénitiens qui sont les plus féeriques… On prendra un appartement ou une chambre près de la place San Marco parce qu’on fatigue vite à piétiner toute la journée avec ces costumes qui sont si lourds et que c’est agréable de pouvoir rentrer de temps faire une pause sans chaussures, masque perruque, chapeau… sans parler des pauses pipi pas vraiment pratiques en costume et encore moins en Marie-Antoinette !!!

 

On rentre plutôt satisfaits de notre Carnaval avec de magnifiques images dans la tête. Nos costumes n’étaient pas aussi sophistiqués qu’on aurait aimé mais ils ont fait illusion… et nous ont vraiment téléportés dans un autre monde et une autre époque… On sait maintenant ce qu’on doit faire et porter pour être vraiment dans le ton du Carnaval pour l’année suivante !!!

 

Je revends très vite mon costume et les accessoires devenus inutiles de mon compagnon sur Ebay quasiment au même prix que je les achetés et quelques mois plus tard, on commence les préparatifs de notre prochain carnaval

 

 

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