Le mont Fuji surnommé Fujiyama par les étrangers (traduction littérale de mont Fuji) et Fuji-San par les japonais (traduction littérale: Mr Fuji) est avec ses 3 776 mètres d’altitude, le point culminant du Japon.

 

C’est une montagne d’une beauté remarquable qui est un réel symbole du pays et un lieu sacré pour les japonais adeptes du shintoïsme qui vénèrent les forces naturelles comme le vent, les rivières et les montagnes.

 

Gravir le Fuji est donc un pèlerinage spirituel purificateur que la plupart des japonais aspirent à faire une fois dans leur vie car selon l’adage local: « Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou! » Pour les étrangers, c’est une expérience inoubliable à condition de s’y préparer un petit peu…

 

L’ascension est autorisée du 1er juillet jusqu’à mi-septembre.

Attention: À partir du 1er juillet 2024, un droit d’accès de 2.000 yens (12 euros) par personne sera donc perçu pour l’ascension du sentier Yoshida. Le nombre de randonneurs serait quant à lui limité à 4.000 personnes. L’accès au sentier sera également fermé entre 16 h et 2 h du matin. Seul le sentier Yoshida sera payant. Relativement facile d’accès depuis Tokyo, il s’agit de l’itinéraire préféré des randonneurs (60 % environ selon les données officielles). Les trois autres voies principales resteront gratuites.

 

Il y a 4 sentiers (trails) qui permettent de grimper jusqu’au sommet:

– Yoshida Trail (orange) dont le point de départ est la Fuji-Subaru Line 5th Station. C’est le plus fréquenté, celui où il y a le plus de huttes de ravitaillement, de toilettes…
– Subashiri Trail (rouge), départ à la Subashiri Trail 5th Station. Il rejoint la Yoshida à la 8th station, attention donc à ne pas se tromper en redescendant…
– Gotemba Trail (verte), départ à la Gotemba Trail New 5th Station
– Fujinomiya Trail (bleue), départ à la Fujinomiya Trail 5th Station
Les couleurs permettent de se repérer sur les panneaux de signalisation, il faut donc bien mémoriser celle du sentier que l’on a sélectionné parmi ces différentes caractéristiques. Comme la plupart des touristes, j’ai choisi la Yoshida Trail que l’on m’avait recommandée…

 

 

Depuis les 5èmes stations que l’on peut rejoindre par la route, l’ascension prend entre 4 et 8 heures en fonction de sa rapidité, de son endurance et des temps de pause. Le but étant le « goraiko », le lever de soleil au sommet du mont, l’idéal est de la commencer aux alentours de 21h30/22h.
Depuis Tokyo qui se situe à environ 100 kms, le trajet en bus prend environ 2h30. En prenant celui qui part de la gare de Shinjuku à Tokyo à 17h55 avec une arrivée sur place à la Fuji Subaru Line 5th Station à 20h30 laisse un peu de temps pour se dégourdir les jambes, s’habituer à l’altitude (2305m) et prendre le flyer avec le code wifi pour garder internet tout au long de l’ascension si on veut partager l’expérience en réseau… C’est ce que j’ai fait et le timing était parfait…
Il vaut mieux réserver votre place dans le bus sur le site online et vous pourrez la régler sur place en espèces.

 

Ce code wifi, vous l’obtiendrez sur un flyer qu’on donnera à la 5th station. Il vous suffira de vous connecter sur le fournisseur “Welcome_to_Fujisan_Summit” et d’y rentrer le code. Cette connexion durera 72h, ensuite il faudra un nouveau code…

Free-wifi_En.pdf

 

Il est prudent de se renseigner sur la météo avant d’y aller car le vent et la pluie peuvent vite transformer ce moment magique en un vrai cauchemar !!! 
Il faut également ne pas oublier certains accessoires indispensables comme:
– des vêtements chauds (même s’il fait très chaud au Japon pendant l’été, il fera très très frais à 3776m en pleine nuit!)
– de bonnes chaussures de marche ( tongs, sandales et chaussures ouvertes interdites)
– une lampe frontale ( il fait sombre et on a souvent besoin des 2 mains)
– de l’argent en espèces (on peut acheter de l’eau, de la nourriture et même dormir dans les huttes tout le long de la  montée mais plus on monte, plus c’est cher même pour aller aux toilettes !!!)

Pensez à acheter votre ou vos bâtons de randonnées à la 5ème station, ils sont en bois et vous pourrez les faire marquer au fer rouge à chaque étape.

 

Depuis l’inscription du Fuji en 2013 au patrimoine mondial de l’Unesco, il y a chaque année de plus en plus de visiteurs. Aussi pour préserver le site, les autorités invitent désormais les grimpeurs à s’acquitter d’une somme de 1 000 yen (8€) à partir de la 5ème Station. Un droit de passage qui n’est pas obligatoire mais qui permet d’entretenir le site et limiter les dégradations éventuelles.

Cette ascension est réalisée par 300000 personnes chaque année et pourtant, ce n’est pas une promenade de santé et il y déjà eu des morts accidentelles. Il est donc recommandé de ne pas grimper seul afin de pouvoir se surveiller les uns les autres.
N’oubliez jamais que le Fuji est un volcan qui est encore en activité et depuis l’éruption meurtrière (plus de 60 décès) du Mont Ontake fin septembre 2014, qui n’est qu’à 120 kilomètres au nord-ouest, les autorités japonaises incitent désormais les grimpeurs du Mont Fuji à porter un casque, des lunettes protectrices et un masque anti-poussière sans les y obliger.

 

Sur la Yoshida Trail (je ne parlerai que d’elle puisque je n’ai pas fait les autres…), de la 5th station à la 7th, c’est une randonnée plutôt facile sur une pente douce et un sentier large que l’on fait en 2h environ. Les lampes des grimpeurs forment un cordon lumineux dans la nuit noire ce qui donne une ambiance un peu magique. Tout le monde se parle, on fait tamponner nos bâtons aux différentes étapes, on s’arrête aux échoppes manger une soupe de nouilles chaude bien revigorante…
C’est après que ça commence à se corser… Le sentier se rétrécit. la pente est de plus en plus raide. Il y a de moins en moins de lumière. L’altitude commence à se faire sentir, le souffle coupé, on économise ses paroles… Le froid mord de plus en plus !!! Les malaises commencent, surtout chez les seniors. Ils ont l’air tellement désespérés à l’idée de ne pas pouvoir accomplir ce pèlerinage qu’on les aide en les portant à moitié…
Bref, c’est complètement exténués qu’on arrive à la dernière station et au « torii » (le « portique » japonais) la matérialisant.

 

 

Il n’est que 4h du matin et pourtant, on peut déjà apercevoir les lueurs de la ville d’Hakone dans la vallée…
On se tient tous, grelottants au bord du cratère, notre appareil photo prêt pour immortaliser le lever de soleil au dessus des nuages…

 

 

Un touriste est monté avec son vélo tout terrain, il nous explique que la descente en VTT est un grand moment mais réservée aux spécialistes, je n’en doute pas une seconde quand je vois le dénivelé… 

 

 

Enfin, le soleil se lève sous les applaudissements, les » hourra » et les « banzai »… 

 

 

… et si la vision du soleil sur les nuages est féerique, le Fuji en plein jour l’est beaucoup moins: aucune végétation, de la lave sombre, des cailloux, du vent, du brouillard…

 

 

Avant d’attaquer la descente qui se révélera plus difficile que la montée, nous décidons de nous reposer un peu dans un des refuges (dont voici la liste ci-dessous): la GORAIKOUKAN.
C’est « l’auberge » la plus proche du sommet et si normalement, on doit en partir à 8h00, en négociant un peu en japonais, on nous laisse nous reposer jusqu’à 10h00 dans une « chambre » séparée !!! On a vraiment de la chance parce que l’hébergement consiste surtout en un grand dortoir où des futons sont installés côte à côte…

Mt.Hut_Mt.Fuji_.pdf

 

Avant d’attaquer la descente, on peut faire le tour du cratère qui prend environ 1h, envoyer du courrier depuis le bureau de poste et gagner un tampon collector à l’arrivée ou tout simplement manger une bonne soupe de ramen afin de reprendre des forces…

 

 

 

 

Au début, c’est plutôt amusant de glisser dans les coulées de lave sablonneuses et on a l’impression d’aller tellement vite par rapport à la montée mais très vite, les mollets tétanisent… Il faut se méfier des chutes de pierres, du risque de se tromper de chemin (bien faire attention aux panneaux indicateurs et suivre toujours la même couleur de sentier). Au moindre doute, n’hésitez pas à demander aux locaux car il peut y avoir de faux panneaux installés par de petits plaisantins !!!

Ça ne prend qu’environ 2h30 pour redescendre mais on est beaucoup plus fatigués bizarrement, sûrement l’accumulation de la fatigue, la nuit blanche, l’altitude et la chaleur !!!

 

Si vous n’êtes pas trop pressés de retourner à Tokyo, pourquoi ne pas passer la fin de journée et la nuit dans une auberge typique japonaise (ryokan) avec onsen et vue sur le Fuji d’où vous pourrez prendre un bain chaud en relaxant vos muscles  endoloris tout en admirant le « monument » que vous venez de gravir?
Et même s’il faut compter un minimum de 100€ pour une nuit et 2 repas (dîner et petit-déjeuner), j’aurais adoré pouvoir finir cette aventure sur un épisode aussi reposant si j’en avais eu le temps mais malheureusement, je travaillais dès le lendemain matin au grand dam de mes mollets complètement raides !!!

 

Et si vous n’avez pas eu suffisamment d’émotions fortes avec l’ascension du Fuji, vous pourrez faire le plein avec le parc d’attractions FUJI-Q-HIGHLAND situé juste à côté du versant nord du Mont Fuji.

Avec des montagnes russes qui ont battu des records mondiaux, , une grande roue avec vue panoramique sur le Fuji, une des plus grandes maisons hantées du monde, les adeptes de sensations fortes seront comblés… De plus, la vue sur le Mont Fuji à la nuit tombée depuis le parc vaut vraiment le coup…

Les horaires d’ouverture varient entre 8h30 à 21h00 et certaines attractions peuvent être fermées le temps d’une inspection. On peut vérifier ces paramètres sur le site officiel. L’entrée est gratuite et chaque attraction est payante individuellement ou sous forme de pass journée. Il n’est pas recommandé de prendre ce pass car selon les jours, il peut y avoir tellement d’attente aux attractions phare qu’on ne pourra pas y accéder, il vaut mieux donc acheter les attractions une par une en fonction de leur disponibilité. On peut aussi combiner l’entrée avec le trajet en bus aller-retour depuis Tokyo.

Evidemment, tout comme pour l’ascension du Fuji, il vaut mieux éviter les weekends , les jours fériés et les vacances scolaires à moins de vouloir expérimenter un bain de foule mémorable !!!

 

Si vous avez envie d’admirer le mont Fuji depuis votre hublot d’avion lors de votre vol international ou domestique alors rendez vous sur le site de JAPAN AIRLINES qui vous dira si ce sera possible ou non. Il suffit de rentrer votre aéroport d’origine et celui de destination. En fonction de la route aérienne, le site vous renseignera si vous devez plutôt choisir un siège à gauche ou à droite dans l’avion… malin, non? 

 

 

 

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