Comme je vous le précisais déjà dans mon article sur les feuillages d’automne, le mois de novembre est une période que j’aime beaucoup à Tokyo et ses environs….
Outre le sujet des couleurs d’automne déjà abordé, il s’y passe plein d’autres choses:

 

1) Le festival Shichi-go-san (3-5-7)

3-5-7 comme les âges des enfants qui sont présentés au temple. 5 et 7 ans pour les garçons, 3 et 7 ans pour les filles.
Ces âges dont les chiffres sont considérés comme porte-bonheur sont reconnus importants dans la vie des enfants. C’est souvent la 1ère fois qu’ils revêtiront le kimono traditionnel… On les présente au temple pour leur souhaiter longévité, chance et santé. A cette occasion, ils reçoivent un grand bonbon rouge et blanc qu’il transportent dans un long sac en papier décoré… Un régal pour les photographes amateurs ou non que de pouvoir capturer ces « petits bouts » habillés de petits kimonos splendides. Pour l’occasion, bon nombre de parents font de même et c’est donc un des festivals où on l’on en voit le plus !!!

 

 

Ca se passe traditionnellement le 15 novembre mais la date peut se déplacer au samedi ou dimanche le plus proche du 15 pour des raisons de disponibilité des parents. Le 15 novembre parce que dans le calendrier japonais traditionnel ainsi que dans le yin et le yang, c’est une date porte-bonheur et que 15, c’est la somme de 3+5+7…
Le meilleur endroit pour y assister est au sanctuaire MEIJI

 

 

J’en profite pour vous donner un « mode d’emploi » des sanctuaires shinto.
L’entrée du sanctuaire est matérialisé par un « Torii »: une grande arche ou porte devant lequel certains s’inclinent. Il est d’usage de se purifier au chozuya (un bassin d’ablutions) en se lavant les mains et la bouche à l’aide d’une louche en bambou.

Attention: en aucun cas, la louche ne doit toucher la bouche !!!

La coutume veut que l’on fasse un vœu après avoir fait sonner la grosse cloche (suzu) et jeter une pièce dans le coffre en bois face à l’autel. On doit ensuite taper 2 fois dans ses mains, s’incliner et faire son vœu en joignant ses mains. On peut ensuite acheter une ema (plaque de bois votive), y noter son vœu et l’attacher avec toutes les autres sur un portique afin qu’elle soit lue par les dieux…
On peut aussi faire confiance à la chance et tirer au sort un omikuji (bandelette de papier avec une prédiction, un peu comme dans les biscuits chinois) et ensuite l’accrocher dans le sanctuaire (souvent à un arbuste..) mais il y a de grandes chances pour que ce soit en japonais !!!

 

Et en repartant du sanctuaire, le long du chemin forestier qui ramène à la station de train, sur la droite, vous pourrez aller admirer la magnifique expo de chrysanthèmes (ce que je vais détailler dans le chapitre suivant).

 

Donc, si vous avez une journée à consacrer dans le quartier, vous pouvez vos promener dans l’allée aux gingkos (ICHO NAMIKI), rejoindre le parc Yoyogi et regarder tous les jeunes ados se donner en spectacle le dimanche puis aller au sanctuaire Meiji voir les enfants en kimonos et finir par l’expo de chrysanthèmes…Vous aurez ainsi un bon aperçu des festivals automnaux que la ville offre…

 

2) Les expositions de chrysanthèmes (kiku)

 

Si en France, le chrysanthème est surtout utilisé pour fleurir les tombes à la Toussaint et est inévitablement associé à la mort, il en va de tout autre au Japon. D’abord parce qu’il est l’emblème de la famille impériale et même celui de la nation. Le passeport japonais porte même le dessin d’un chrysanthème stylisé…

Quand elles ont été introduites au Japon depuis la Chine, ces fleurs étaient réservées à la cour car on leur attribuait des vertus d’élixir de longue vie.
Il donne donc lieu à de magnifiques expositions. Ce sont de véritables monuments floraux appelés ozukuri qui sont façonnés chaque année à cette occasion. On peut y voir des chrysanthèmes géants de différentes races (simples, doubles, bouclés, frisés…), de plusieurs mètres de diamètre qui portent des centaines de fleurs !!! Je vous promets que vous ne verrez plus les chrysanthèmes du même œil !!!

 

 

– La plus réputée est le Bunkyo Kiku Matsuri au sanctuaire YUSHIMA. 
Du 1er au 23 novembre , on peut y admirer quelques 2000 plantes et des poupées grandeur nature habillées en fleurs!

– La Tokyo Metropolitan Tourism Chrysanthemum Exhibition au parc Hibiya. 
Une des plus grandes expositions avec plus de 200 spécimens du 1er au 23 novembre également. On peut y acheter des graines et des fleurs en pots.

– La Meiji-jingu Shrine Chrysanthemum Exhibition au sanctuaire Meiji dont je vous parle plus haut. Du 31 octobre au 23 novembre. Moins de fleurs que dans les 2 autres mais le cadre est très joli et puis on peut combiner la visite avec le festival 7-5-3 le 15 novembre.

– Le Asakusa Sensoji Temple Chrysanthemum Exhibition à Asakusa autour du temple Senso-ji. Du 15 octobre au 15 novembre.
Une bonne idée pour aller à Asakusa, c’est de s’y rendre en bateau par la rivière Sumida avec le Tokyo Water Bus.

– Le Takahata-fudoson Kiku Matsuri au temple Kongo-ji. 
Du 28 octobre au 17 novembre. Plus de 1500 plantes…

 

3) Le Tori no Ichi fair

 

Le Tori-No-Ichi (littéralement « la foire du coq ») est un festival traditionnel national qui a lieu dans les temples et sanctuaires en novembre, les 6, 18 et 30 novembre en 2017 pour se souhaiter chance et prospérité.
Celui du quartier d’Asakusa, au temple Chokokuji et au sanctuaire Ootori date de la période Edo et l’un des plus fréquentés.
En rappel de cette fête paysanne à l’origine, on peut y voir des centaines de râteaux de bambou magnifiquement décorés.

 

 

 

4) Les Spécialités culinaires de l’automne

Si vous en avez l’occasion , n’hésitez pas à découvrir les aliments typiques de saison que vous connaissez déjà peut-être mais préparés à la mode japonaise et d’autres que l’on ne trouve pas en Europe tels que:

 

Le Kaki 

Encore peu connu en France, c’est le fruit national de saison au Japon. Il pousse sur le plaqueminier et est originaire de Chine.

De la taille d’une pomme, il se vend mûr en France et plutôt ferme au Japon où on le découpe en quartier comme les pommes !!! On peut le déguster en plat sucré ou salé. Il est mangé frais jusqu’en fin décembre puis séché…

Vous en trouverez dans tous les commerces mais il est également possible d’aller dans un verger pour le cueillir soi-même entre mi-octobre et mi-novembre comme chez NAKAGOMI ORCHARD à environ 2h30 de Tokyo !!! Comme c’est dans la région du Fuji, on peut combiner la visite du lac Kawaguchi et son tunnel d’érables rouges avec la visite du verger où on peut même faire de l’éco-volontariat.

On peut aussi prendre un tour d’une journée à partir de Tokyo pour aller voir les superbes feuillages d’automne de la vallée Mitake autour du Fuji,  aller ensuite cueillir des kakis dans un verger et assister au séchage des fruits pour l’hiver…

 

Les Châtaignes

Elles se nomment Kuri en japonais. Au Japon, on en mange  depuis des siècles. Il existe donc beaucoup de recettes de plat et de gâteaux à la châtaigne au Japon, ex: Kuri no Kanroni (châtaignes au sirop),  Kuri Gohan (riz aux châtaignes), Monburan (gâteau à la crème de marron), Kuri Kinton (pâtisserie à base de purée de châtaignes), Kuri Dorayaki (une crêpe fourrée à la châtaigne) …

 

Le Potiron japonais

Kabocha en japonais, C’est une courge qui ressemble à notre potiron,  son écorce est vert foncé striée de vert pâle mais l’intérieur est semblable aux citrouilles que nous avons l’habitude de voir. Il est possible de ne pas éplucher la kabocha, dont l’écorce, très fine, se digère parfaitement. Elle est utilisée pour réaliser l’un des plats les plus populaires du pays : Kabocha Nimono (potiron mijoté) que j’adore !!! On peut aussi le trouver en Kabocha Mizuyōkan ( une gelée solide), en cheese cake, en pudding…

 

Les noix de Ginko

Ginnan en japonais. Elles sont utilisées grillées à l’apéritif et dans certaines recettes comme le Chawanmushi (un petit flan salé souvent servi au petit-déjeuner dont je raffole…).

 

La patate douce

Imo en japonais. Je garde un souvenir ému de ces vendeurs ambulants de patates douces grillées à la braise comme nos marrons chauds en France. Il y a quelques années, ils se déplaçaient dans les quartiers avec des triporteurs et maintenant des petites camionnettes en criant ou avec un haut parleur qui hurle « Ishi Yaki Imo » (délicieuses patates douces grillées)!!! Si vous avez l’occasion d’en croiser un durant votre séjour, ne manquez cette douce et chaude saveur sucrée.

On trouve la patate douce dans un grand nombre d’autres recettes comme Imo Gohan (riz à la patate douce), Daigaku Imo (des morceaux de patates douces recouverts d’un glaçage au sucre ou au miel légèrement parfumé de sauce soja, pas cher, nourrissant et savoureux…), Imo Kempi (des frites mais sucrées), Imo Pan (brioche à la patate douce), Imo Yokan (pâtisserie à base de patate douce) et même en Kitkat (que les japonais ont décliné en plus de 70 parfums que l’on ne trouve qu’au Japon) avec la variété de patate douce violette originaire d’Okinawa!!! 

 

Le champignon Matsutake

Comme en France, l’automne est aussi au Japon la saison des champignons. Le plus apprécié des japonais est le Matsutake mais il est tellement prisé qu’il est devenu rare et cher. Vous pourrez le trouver en soupe, composé avec du riz, etc…

 

Le poisson Sanma 

Le poisson de saison au Japon. Il est « connu » en France sous le nom de « Balaou du Pacifique« . C’est un poisson  dont la chair atteint un sommet de succulence seulement à l’automne. Il se mange très souvent grillé accompagné de Daikon rapé ( le gros radis japonais). On peut également le manger frit ou sashimi s’il est frais. J’avoue que je n’en suis pas très friande car il a trop d’arêtes à mon goût !!!

 

 

 

 

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