On ne va pas se le cacher, surtout moi qui ait passé 30 ans dans les avions, pour la plupart d’entre nous, un vol n’est pas une expérience très agréable! A moins d’avoir la chance (et les moyens !) de voyager en classe business ou encore mieux en première classe, on se retrouve coincé sur un siège étroit au milieu d’une centaine d’inconnus! Certains psychologues évaluent même le stress de cette situation à celui d’être coincé dans un ascenseur en panne, c’est dire! Il y a pourtant quelques petits trucs qui peuvent largement améliorer ce voyage et je vais donc vous en donner quelques uns…

 

Dans la cabine de l’avion, l’air est différent de celui que l’on respire au sol. Il est prélevé à l’extérieur, traité par compresseurs et injecté dans la cabine :
– à la pression enregistrée à environ 2 000 mètres d’altitude.
– à un niveau d’hygrométrie de l’ordre de 10 %, c’est à dire un taux d’humidité inférieur à celui de la vie courante et qui est par exemple en moyenne de 60 % en France.
– à une température plus fraîche que celle enregistrée au sol.

L’air y est sec avec une impression générale de sécheresse et :
– un certain inconfort, surtout au réveil
– une sécheresse de la peau et des muqueuses en particulier au niveau de la bouche et du nez
– une sécheresse des yeux et pour cette raison le port de lentilles de contact durant le vol est fortement contre indiqué

Pour y faire face :
– boire abondamment de l’eau non-gazeuse. Les compagnies aériennes mettent de l’eau à la disposition des passagers pendant toute la durée du vol. On recommande de boire 1 litre par tranche de 4h.
– consommer des boissons alcoolisées avec grande modération (et en particulier le champagne) car elles entraînent elles mêmes une déshydratation qui ne fait qu’aggraver la sensation de sécheresse. Rappelez vous qu’un verre d’alcool équivaut à 3 au sol !!! Etre bien hydraté est aussi un moyen de prévenir les troubles de la circulation veineuse comme les phlébites.

Attention à l’interaction médicaments-alcool à bord. Si vous prenez un médicament avec une contre-indication à la prise d’alcool, évitez toute boisson alcoolisée dans l’avion car l’effet sera décuplé. De nombreuses célébrités ont fait la une de la presse suite à des comportements inadaptés dus à un mauvais mélange.

– s’hydrater abondamment le visage et les mains avec une crème grasse juste avant le vol pour éviter la sensation de peau devenue trop petite qui tiraille !!! Comme j’en parle dans le chapitre pratique, on peut également utiliser ces fameux masques en tissu imprégnés de lotion hydratante (lire un article sur ces masques) mais à moins d’être une actrice connue que les photographes attendent à l’arrivée ou de voyager en 1ère classe à l’abri des regards, on risque quand même de faire sensation!!! Pour ma part, j’ai pris l’habitude de les utiliser dès que j’arrive à l’hôtel et j’avoue que le résultat est spectaculaire….

 

A bord, la température est fraîche avec une sensation souvent exagérée de froid à cause du manque de sommeil, des effets du décalage horaire qui modifie notre système de régulation et de la tenue vestimentaire très souvent inadaptée aux conditions trouvées dans l’avion .
Il est donc conseillé d’avoir toujours de quoi se couvrir, d’où mon pashmina. La dotation d’un avion est souvent d’une couverture par passager, surtout sur les vols retour car les escales n’ont pas de stock. Il se peut donc que l’hôtesse ne puisse pas vous offrir la 2ème couverture que vous lui réclamez alors anticipez avec une solution personnelle (couverture légère, polaire…) si vous êtes frileux… J’ai même vu un couple de passagers voyager avec leur couette, ça nous a fait sourire à l’embarquement… mais par la suite, quand on les a vu dormir comme des bébés bien au chaud, on les a tous enviés !!!

 

Si vous avez des problèmes de cervicales, emportez un oreiller. Celui en U n’est pas le plus confortable, surtout quand le dossier du siège est relevé, préférez un modèle souple plus efficace genre le Trtl Travel Pillow

 

Saviez vous que nos papilles gustatives s’engourdissent dans l’avion à cause de la pressurisation et de la sécheresse de l’air et qu’elles perdent environ 30% de sensibilité ? Alors même si de grands chefs s’arrachent les cheveux pour essayer de faire des plats gastronomiques, ils n’auront jamais le même goût à bord. Ils vous sembleront toujours trop fades.
De toutes façons, il vaut mieux ne pas trop manger pour épargner votre tube digestif. Je suis toujours restée perplexe en voyant les bouteilles d’eau se tordre dans tous les sens au moment de la descente, j’imaginais ce qu’il se passait au même moment au niveau de mes intestins !!!

 

Bon à savoir : pour ne pas vous faire réveiller lorsque le signe « attachez vos ceintures » s’allume en cas de turbulence, attachez votre ceinture par dessus votre couverture. Je sais, cela parait évident mais tout le monde n’y pense pas et si elle ne peut vérifier votre ceinture, l’hôtesse vous réveillera car cela fait partie de sa fonction sécurité.

 

Il peut être tentant de rester assis et regarder des films pendant tout le vol, mais ce n’est pas une bonne idée. Le sang va s’accumuler dans vos jambes et vos pieds ce qui va très vite être douloureux. De plus, le risque de phlébite est aggravé avec l’altitude. J’ai vu la jambe d’un passager devenir noire, brûlante et extrêmement douloureuse. Pour éviter ce risque, levez vous régulièrement, marchez dans les couloirs et faites quelques étirements quand vous attendez que les toilettes se libèrent. Ne gardez pas des chaussures trop serrées aux pieds, mettez plutôt des chaussettes et prenez des chaussures plus confortables pour l’arrivée.
Si vous avez naturellement des problèmes de circulation sanguine, pensez aux bas ou chaussettes de contention.
Certains de mes collègues prennent un sachet d’Aspegic 1000 avant le vol, d’autres boivent de l’eau avec de l’extrait de vigne rouge pour éviter le syndrome des jambes lourdes.

 

Le plus risque en avion est tout de même l’otite barotraumatique. Quasiment tous les navigants en ont eu au moins une…(moi y compris). Pour l’éviter, la meilleure solution est de ne pas voler quand on est enrhumé. Si vous avez le nez pris au moment de votre départ, vous pouvez demander à passer une impédancemétrie chez votre médecin qui déterminera si vos tympans résisteront ou non à la pression.

Une pulvérisation nasale d’un décongestionnant local (type Déturgylone ou Derinox) une demi-heure avant le décollage et l’atterrissage peut vous aider à éviter l’otite.
C’est surtout le moment de la descente qui est le plus risqué pour les oreilles. Si vous sentez que vos oreilles ne passent pas, essayez de bailler en ouvrant grand la bouche, déglutissez à l’aide d’un bonbon…Si ça ne suffit pas, vous pouvez pratiquer la manoeuvre de Valsalva sans forcer. Vous pouvez également demander des « oreilles de Mickey » au personnel de bord. On vous apportera 2 verres en plastique avec des serviettes en papier imbibées d’eau chaude à appliquer sur chaque oreille. La chaleur dégagée va assouplir vos tympans et ainsi faciliter le rééquilibrage de pression.
Si vous voyagez avec un bébé, donnez lui un biberon pendant la montée et la descente afin de lui éviter une douleur qui va le faire hurler jusqu’à la stabilisation de l’avion.
Il est déconseillé de dormir pendant la descente car les déglutitions pendant le sommeil sont plus espacées, d’où un risque plus élevé d’otites.

 

Si vous êtes médecin et que vous avez votre carte professionnelle, présentez vous à l’équipage dès l’embarquement afin qu’ils puissent faire appel à vous en priorité en cas d’urgence médicale durant le vol au lieu de faire un appel médecin au micro. Précisez leur votre spécialité si vous en avez une et ne vous inquiétez pas, votre intervention s’il y en a, sera récompensée par la compagnie.

 

 

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