On n’avait pas prévu de visiter Raivavae lors de la construction de notre voyage parce qu’on n’en avait jamais entendu parler mais à force d’entendre les polynésiens sur place nous vanter la beauté de cette île en nous affirmant que c’est la plus belle de toutes, notre curiosité naturelle nous a poussé à aller y faire un tour… J’avoue qu’on était un peu sceptiques surtout après Aitutaki qui a, elle, la réputation d’être la seconde plus belle île du monde… mais le fait que ce soit une destination très peu touristique et que son climat plus « tempéré » que le reste de la Polynésie soit favorable à la culture de fruits et de légumes dont nous avons tant manqué, a achevé de nous convaincre…

 

À environ 630 km au sud-est de Tahiti, Raivavae est desservie par Air Tahiti depuis Papeete 3 fois/semaine: lundi, mercredi et vendredi. Les vols directs des mercredis et vendredis durent 1h50. Celui du lundi fait escale à Rurutu et/ou Tubuai.
Evidemment, ceci est le programme des vols pour 2018 et demande à être vérifié car sujet à changement…
Depuis l’avion, l’arrivée sur l’île et son lagon est spectaculaire (mettez vous plutôt à droite si vous venez de Papeete…).

 

 

Raivavae fait partie de l’archipel des Australes: 5 îles hautes (Tubuai, Rurutu, Rimatara, Raivavae, Rapa et Marotiti) et 2 groupes de 4 îles, réparties de part et d’autre du tropique du Capricorne. Du fait de sa latitude, les Australes ont un climat plus frais: en juillet (l’hiver austral), les températures de Raivavae peuvent descendre jusqu’à 12°C la nuit !!!
Durant l’été austral, l’hiver en hémisphère nord, les températures sont sensiblement inférieures de 2 à 3°C par rapport à celles de Tahiti. La flore y est donc légèrement différentes et on y trouve donc des cultures qui n’existent pas dans les îles de la Societé comme les grenades et les litchis entre autres….

 

Raivavae signifie « le ciel qui permet de se frayer un chemin » ou plus simplement « à ciel ouvert ». Ce nom lui aurait été donné par le roi Pomare IV, qui eut la surprise de trouver un ciel très dégagé aux abords de l’île alors qu’il voyageait en bateau dans les Australes par un temps épouvantable.

 

 

Longtemps à l’écart des circuits touristiques classiques au grand dam de ses 940 habitants, l’île s’ouvre peu à peu au tourisme grâce à la construction d’un aéroport il y a une douzaine d’années. Elle est donc restée très authentique.
Elle mesure 9 kms sur 3 dans sa partie la plus large et la route circulaire de 24 kms reliant les 4 villages de l’île: Rairua, Mahanatoa, Anatonu et Vaiuru est facilement praticable en vélo. Peu de maisons (en dehors des villages) le long de cette route partiellement bitumée, cimentée ou en soupe de corail qui offre de magnifiques vues sur le superbe lagon peu profond qui entoure l’île et des magnifiques plages de sable blanc…

A savoir: il existe également une route traversière qui relie les côtes Est et Ouest mais elle tellement pentue à certains endroits qu’elle est formellement interdite en vélo !!! Après tous les récits des accidents qu’ont pu avoir tous les kamikazes qui l’ont tenté, nous avons préféré la pratiquer en voiture avec un ami pour aller voir le Marae Pua Pua Tiare (pas facile à trouver…) et surtout cueillir des avocats qui sont nombreux le long du chemin. Autre particularité de l’île, il y a des arbres fruitiers partout mais aucune vente de ces fruits, il faut donc demander aux propriétaires du terrain l’autorisation de se servir et remplir son sac !!!

 

Le tour de l’île

Nous avons choisi de le faire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en partant donc sur la gauche depuis notre hébergement, la pension RAIVAVAE TAMA et en longeant le lagon sur la droite.

 

 

La route est belle, très arborée avec de nombreux manguiers immenses (on doit se régaler pendant la saison des mangues en décembre/janvier !!!…). Les quelques maisons que l’on croise sont joliment peintes dans des teintes pastel. Les jardins sont entourés de haies d’hibiscus de toutes les couleurs, certaines uniques…
Pas ou peu de voitures, le temps semble s’être arrêté sur l’île…Tous les gens qu’on croise nous saluent avec un grand sourire, on se sent très très loin de Papeete et ses inévitables embouteillages !!! On retrouve l’ambiance de Maupiti que nous avons tellement apprécié…

 

 

Après le croisement avec la route traversière et juste après l’épicerie « Chez Louise », dans le jardin d’une habitation, on peut aller voir le fameux tiki dont on nous a déjà prévenu de ne pas le toucher car il porterait une malédiction !!! En fait, il y avait 4 tikis mais en 1933, 3 d’entre eux ont été transportés sur Tahiti dont seulement 2 y parviendront, le 3ème ayant coulé dans le lagon pendant le voyage !!! Bizarrement, la quasi totalité de l’équipage qui les a transportés est mort de façon accidentelle peu de temps après ainsi que tous ceux les ayant déplacés. Une rumeur de malédiction s’est donc vite répandue et plus personne n’ose les toucher pour le plus grand malheur des habitants de Raivavae qui les réclament activement…
Aujourd’hui, on peut voir ces 2 tikis au Musée Gauguin de Papeari à Tahiti mais pour combien de temps encore?
Il ne reste donc que le tiki à face rieuse qui arbore un immense sourire d’une oreille à l’autre. Ce tiki souriant est très représentatif de la gentillesse que l’on rencontre sur place, aurait il une influence bénéfique sur les habitants de l’île (animaux autant qu’humains) ???
S’il ne faut donc pas le toucher, rien n’interdit de le photographier… juste se méfier de la chute possible de noix de coco provenant du palmier juste au dessus !!!

 

 

On traverse ensuite le village de Mahanotoa sans même sans apercevoir tellement il est clairsemé et on arrive peu après au village principal de Rairua, le seul des 4 qui ressemble à un vrai village avec une poste, la gendarmerie, le dispensaire, un distributeur d’argent et le seul snack de l’île mais qui est malheureusement fermé…

 

La route continue en bord du lagon comme construite dessus… On arrive visiblement dans le coin dédié à la pêche car il y a des filets, des pirogues un peu partout le long de la route. Près du point Haatani, on croise un pêcheur qui revient de la chasse avec des poissons énormes, on n’avait jamais vu un perroquet aussi grand !!! Le barbecue qui va se préparer pour le déjeuner nous met l’eau à la bouche…

 

 

On continue donc pour retrouver ce qui m’a interpellé pendant notre transfert de l’aéroport à la pension: les régimes de bananes suspendus à des branches au dessus du lagon, ce qui est une des particularités de Raivavae.
En discutant avec des locaux, on apprend que ces régimes de bananes sont cueillis verts puis plongés 30mns dans le lagon pour les débarrasser de leurs parasites et ensuite mis à sécher et à mûrir accrochés sur une branche au dessus du lagon pour les protéger des rats.
On nous offre d’en cueillir et même un sac plastique pour pouvoir les transporter… Cette gentillesse naturelle des polynésiens nous étonnera toujours !!! Ce sera donc un déjeuner de bananes qu’on dégustera à l’extrémité d’ un long ponton en bois qui offre une superbe vue sur l’île…

 

 

Passés l’aéroport et le Marae Pomaovao, juste en face (il n’en reste pas grand-chose et ce qu’il en reste est dissimulé dans des hautes herbes…), la route devient un chemin de soupe de corail assez caillouteux. D’étonnantes boules de végétations qu’on n’a jamais vues ailleurs, incitent à une petite sieste… De moins en moins d’habitations sauf aux abords de Vaiuru, on y trouve même la 3ème épicerie de l’île, l’arrivée de la fameuse route traversière, un très beau temple protestant coloré ainsi que la seule station essence !!! Des cochons attachés aux arbres ou à des cocotiers aux noix étrangement allongées nous accueillent bruyamment…

 

 

C’est à partir de là et jusqu’au village d’Anatonu où nous logeons qu’on verra les plus belles plages de l’île.

 

 

 

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